Deux hommes
qui ont en commun le besoin de l’action, du mouvement et un goût certain de la dépense physique né dans l’enfance.
Jacques Gamblin, dans des championnats de courses sur piste et le tout terrain des cross country et Bastien Lefevre sur les terrains de hand-ball.
Ce plaisir d’en découdre avec soi même ou avec l'adversaire s’est transformé au fil du temps pour quitter l’espace des vestiaires, du gymnase, des stades, et rejoindre la loge, le studio ou la scène.
Reste l’admiration pour la rigueur de l’entraînement, la recherche du geste juste et le contrôle de soi, l’émotion de la victoire et la force des défis.
Après la longue et belle aventure commune de « Tout est normal mon coeur scintille », l’idée de repartir ensemble sur ce nouveau projet associant le théâtre et la danse, fut une évidence.
Un entraîneur et son athlète
Jacques, le coach, a les mots.
Bastien, l’athlète, a la danse.
Ils s’estiment, s’aiment, s’admirent, se respectent, se déchirent...
Ca crie, ça crise, ça gueule, ça rigole, explose, exprime, exulte…
Ca sue, ça pue, ça frappe, crache, craque, doute et rebondit.
C’est parfois cruel, viril et sans concession mais c’est aussi bienveillant et
passionné.
Tout cela dans un seul but, la recherche infinie de l’équilibre et de la confiance.
Ils doivent donc inlassablement se préparer au pire, se préparer au meilleur, à la
solitude de l’échec ou à celle du succès.
Apprendre à repartir de rien ou de tout.
A prendre ou à donner.
Main dans la main, tête contre tête.
C’est l’exigence de l’entraînement, de la répétition quelle qu’elle soit pour
progresser, faire mieux, toujours mieux, simplement pour soi.
Va !
Je veux entendre l’air qui est pénétré par ton geste. Le sifflement du geste qui fend l’air. Ce n’est pas toi que je veux entendre respirer, c’est l’air. Je ne veux plus savoir qui respire, de toi, du geste ou de l’air.
Ne travaille pas en apnée, ton geste n’aura pas d’élan et donc pas d’avenir. Mets de la longueur, mets du temps dans ton geste !
Donne tout ! Plus loin que tout. Plus loin que la peur de l’asphyxie, plus loin que la peur de perdre.
Tu dois aller plus loin que la peur.
Si tu veux donner, si tu veux offrir ton geste au monde, ne retiens rien, ni ton mouvement ni ton souffle.
Même lorsque tu crois être au bout, tu peux encore. Tu peux toujours.
Parce que tu n’as pas de limite. C’est ce que je veux t’apprendre, que tu es sans limite. Ni toi, ni personne.
Jacques Gamblin